Comment aider les élèves en difficulté de lecture

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Pour aider les élèves en difficulté de lecture, on pense souvent aux problèmes de maîtrise du décodage en priorité.

Pourtant les travaux sur l’échec en lecture, notamment ceux conduits par Gérard Chauveau, ont montré que ces difficultés peuvent aussi être liées à des représentations erronées de l’acte de lire, de la fonction du lire, ou à des problèmes de compréhension plus généraux.

Dans cet article, Agnès Perrin montre comment les magazines jeunesse peuvent favoriser un travail de remédiation, notamment lors de séances individualisées.


Comprendre les supports de lecture

Un bon lecteur est celui qui adapte ses stratégies au texte à lire. Pour cela, il doit savoir à quoi sert l’écrit, en identi­fiant des pratiques culturelles spécifi­ques mais aussi en choisissant les sup­ports adaptés à ses besoins de lecteur. Gérard Chauveau a mis en évidence que pour beaucoup d’élèves, la mauvaise maî­trise du savoir lire « s’accompagne généralement d’une mauvaise compréhension du contenu ou de la nature de l’activité de lec­ture et qu’elle peut être reliée à une conception restreinte « utilitariste » des fonctions et pra­tiques de la lecture ». Il est donc important de développer des apprentissages autour des objets à lire et de leurs fonctions. Pour certains enfants, le travail conduit en classe combiné à l’usage personnel de l’écrit suffit à installer des représentations du lire et du savoir lire. Pour d’autres, cela reste abstrait et il faut proposer des situa­tions spécifiques destinées à les faire réfléchir sur ces questions.


Comprendre un texte entendu

Un bon lecteur est aussi quelqu’un qui sait s’approprier le texte et en garder une trace intellective ou matérielle. L’absence de fluidité dans la lecture a un coût cognitif tel que l’en­fant qui maîtrise mal le décodage ou la compréhension ne parvient pas à construire un rapport posi­tif à l’acte de lire et semble dédaigner l’écrit. Le maga­zine Mes premiers J’aime lire peut être utilisé de façon très intéressante pour pallier cette difficulté. En effet, il est accompagné d’un CD qui propose une lecture expressive de la gran­de histoire, organisée en chapitres et suivant le rythme des pages (un signal so­nore indique le moment où l’on doit tourner la page).


– On peut utiliser ces enregistrements pour faire travailler les élèves de façon autonome sur l’écoute et la compréhen­sion des textes. Par exemple, donner aux élèves, à l’issue de l’écoute d’un chapitre, deux résumés à lire : un qui reprend les éléments clés du récit, l’autre qui présente des erreurs. On validera ainsi leur capacité de compréhension. On peut aussi propo­ser des questionnaires à choix multiple qui comporteront des reformulations des points problématiques du texte.
– On peut encore demander à un enfant de lire silencieusement une page, de la reformuler, d’écouter le texte et de valider ou invalider sa compréhension. Parallèlement bien sûr, il faut continuer à travailler le décodage et la compréhension de textes écrits. Ce travail peut aussi être réalisé avec Les Belles Histoires (en téléchargeant les enregistrements sur le site bayardKids).


Comprendre un texte lu

Les bandes dessinées publiées dans les magazines pour les élèves de cycle 3 per­mettent de travailler la compréhension de textes en n’imposant pas une charge de dé­codage trop importante à l’élève. On peut proposer des jeux de lecture qui favoriseront le développement de la prise d’indices dans le texte et l’image, tout en maintenant une cohérence d’ensemble du récit.
– Avant de démarrer l’activité, les élèves doivent être familiarisés avec les personnages. Photocopier la ban­de dessinée en enlevant le texte de certaines bulles. Numéroter chaque bulle ef­facée. Copier les textes enlevés sur des bandes de papier et les numéroter de A à X. Demander aux élèves de retrouver la place des textes. Faire justifier les choix. Attention au choix des bulles à ôter, les élèves doivent pouvoir s’appuyer sur des indices : suppri­mer une question ou sa réponse, permettre l’appui sur un mot ou une idée qui se retrouve dans les bulles précédentes ou suivantes, etc.

Vous trouverez dans l’article complet (ci-dessous) un exemple de situation permettant une appropriation des différents supports textuels, notamment grâce à Popi et Youpi.

Par Agnès Perrin, agrégée de lettres modernes, professeur à l’IUFM de Créteil.

« Un bon lecteur adapte ses stratégies au texte à lire. »

« Un bon lecteur adapte ses stratégies au texte à lire. »