Écrit par Anna Gavalda, auteure de best-sellers de littérature contemporaine, 35 kilos d’espoir est un récit d’apprentissage attachant, qui suit un garçon peu scolaire lors de son entrée en 6e. Il s’adresse aux élèves du cycle 3, particulièrement aux CM1-CM2. Pour vous accompagner dans l’exploitation du texte, Antony Soron, maître de conférences HDR et formateur à l’ESPE Paris-Sorbonne, a conçu des fiches pédagogiques en lien avec les attendus du programme.
Auteure “guimauve” pour les uns, écrivaine de l’émotion vraie pour les autres, Anna Gavalda connaît la rançon de son indéniable succès éditorial depuis la publication, en 2000, de son recueil de nouvelles, Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part (Prix RTL-Lire). Originellement professeure de lettres, Anna Gavalda dont deux romans pour adultes ont été adaptés au cinéma, Ensemble, c’est tout (2007) et Je l’aimais (2009), demeure en outre une critique avisée des livres pour enfants. 35 kilos d’espoir est le troisième roman de l’auteure. Il s’adresse en priorité au lectorat jeunesse. Sa première publication chez Bayard jeunesse remonte à 2002 et son succès en librairie, depuis, ne s’est jamais démenti.
Une œuvre sensible pour la jeunesse
Le récit homodiégétique (pris en charge par un narrateur-personnage qui dit “ je”) narre une phase compliquée de la fin de l’enfance de Grégoire, âgé de treize ans, aussi doué pour le bricolage qu’il pratique avec son grand-père adoré, Grand-Léon, qu’il est “nul” en situation scolaire. Le roman d’Anna Gavalda donne la parole à Grégoire, préadolescent a-scolaire type, qui entre en sixième avec comme seul bagage sa “nullité” qui le discrédite aux yeux de tous, excepté son grand-père qui partage avec son petit-fils un goût prononcé pour les activités manuelles. Il s’agit par conséquent d’un récit d’apprentissage décrivant l’itinéraire d’un personnage complexé par le regard des autres qui va apprendre à reconnaître et assumer ses talents propres.
Lien avec les programmes
La séquence proposée se destine à une classe de cycle 3 et tout particulièrement à un CM2. Le fait que Grégoire entre en sixième au début du livre justifie notamment ce choix. En outre, ce récit de soi pose le problème de la confrontation entre l’enfant et la société. Dans le cadre de la liaison école-collège, il permet ainsi d’introduire des entrées thématiques de lectures futures comme “Se chercher, se construire” ou encore “Vivre en société”. Les séances mises en œuvre s’attachent à explorer ces axes de questionnement en même temps qu’elles interrogent la fonction de l’humour dans le récit de soi.
La lecture d’un récit long (110 pages, format poche) comme c’est le cas de 35 kilos d’espoir d’Anna Gavalda, correspond parfaitement à l’intitulé “Se découvrir, s’affirmer dans le rapport aux autres”. Ses enjeux littéraires et de formation personnelle recoupent tout autant les préoccupations énoncées dans les programmes. Soit, si l’on se réfère au site Eduscol :
• Découvrir des récits d’apprentissage qui mettent en scène l’enfant dans la vie familiale, les relations entre enfants, l’école ou d’autres groupes sociaux ;
• Comprendre la part de vérité ou de vraisemblance des fictions ;
• S’interroger sur la nature et les difficultés des apprentissages humains.
Il s’agit ici par ailleurs d’un “modèle” de récit d’apprentissage propre à susciter “une identification forte du jeune lecteur au personnage principal du récit, confronté à des questionnements ou à des épreuves semblables à celles que lui-même [peut] traverse[r] ”.
En conséquence, les grandes questions soulevées dans la conception de cet axe des programmes du cycle 3 auront lieu d’être investies dans le cadre de la lecture de 35 kilos d’espoir.
- Comment acquérir son autonomie dans un monde d’adultes ?
- Comment trouver une place dans la communauté humaine ?
- Comment grandir sans perdre son identité ?
Enjeux de l’unité d’apprentissage proposée
• Lire, comprendre et interpréter un roman en fondant l’interprétation sur quelques outils d’analyse simples.
• Lire une œuvre complète et rendre compte oralement de sa lecture.
• Mieux appréhender les spécificités d’un récit d’apprentissage.
• Formuler les apports de la lecture d’un roman dans sa construction personnelle.
- Antony Soron, maître de conférences HDR et agrégé de lettres modernes, formateur à l’ESPE Paris-Sorbonne.