L’œuvre d’Yvan Pommaux, un art de la rencontre

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Tout en construisant une œuvre originale au style immédiatement reconnaissable, les albums d’Yvan Pommaux initient toujours un dialogue : entre différents genres (récit, conte, BD, cinéma…), différentes époques, avec d’autres textes ou des mythes fondateurs. Mais de façon plus profonde, c’est de la rencontre avec soi-même qu’il s’agit.

Dans ces récits initiatiques, les jeunes héros d’Yvan Pommaux grandissent en mordant la vie à pleines dents, en affrontant les dangers et en allant à la découverte du monde.


Au cycle 2 : L’histoire mythologique d’Atalante revisitée et un hommage à Max et les Maximonstres

A première lecture, J’veux pas y aller est l’histoire d’un petit garçon, Pablo, en conflit avec sa mère parce qu’il ne veut pas aller à l’école. Sa ren­contre avec une petite fille prénommée Atalante, an­noncée par un rêve prémonitoire, lui permettra de dépasser cette attitude de refus. Les histoires de rêves sont fréquentes dans la littérature de jeunesse et la manière dont esttraité le passage d’un monde à l’autre, leur éventuelle porosité, ouvrent des pistes inter­prétatives stimulantes.


Au CM2 : Angelot du Lac, une « petite leçon de littérature » et une « leçon de vie »

Avec Angelot du Lac, Yvan Pommaux réussit un bel exploit : « épopée médiévale » mais éga­lement « roman de formation », cette BD narre avec sensibilité le destin d’un orphelin li­vré à la misère et aux « loups humains », durant la période sombre de la guerre de cent ans. C’est aussi un vrai récit de chevalerie où batailles et rebondissements participent lar­gement au plaisir du jeune lecteur.


Au CM1 : Marion Duval… les filles valent bien les garçons !

Les « Marion Duval » re­prennent la tradition des enquêtes policières sous forme de série. Le lecteur retrouve avec plaisir ses héros préférés, ici Marion, une très jeune fille et son père, journaliste. Réguliè­rement impliqués dans des affaires rocambolesques, ils s’en sortent toujours grâce à leur intrépidité. La BD suppose une lecture de l’image as­sez complexe et propose souvent une double chronologie. Ces deux difficultés de lecture méritent un accompagnement. Le système des personnages bouscule quelques stéréotypes : famille monoparen­tale, choix d’une héroïne qui n’a pas froid aux yeux ! Mais, contrairement à Tintin, les per­sonnages ne fuient pas les rapports de séduction : Marion est sensible aux charmes des jeunes garçons. Quant à son père, dans Le Scarabée bleu, il est littéralement envoûté par la belle et mystérieuse Esther…
Décidément, l’œuvre d’Yvan Pommaux a choisi d’être, et sans l’édulcorer, du côté de la vie !

Vous trouverez plus d’indications sur l’organisation des activités de lecture pour ces ouvrages dans le document complet (ci-dessous).

Par Aline Karnauch, agrégée de lettres, professeur à l’IUFM Centre Val de Loire.

Trois albums, trois héros, trois approches

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