La BD : des images et des mots

Publié le

De l’album à la bande dessinée, la littérature pour les plus jeunes s’appuie traditionnellement sur l’image. Ces œuvres paraissent plus simples à lire, pourtant elles ont leur spécificité et nécessitent des stratégies particulières. Voici quelques pistes pour une appropriation progressive.

Découvrir des personnages de séries pour lire et relire. La bande dessinée propose souvent des séries. Il est donc intéressant de découvrir un album en classe pour en fa­ciliter ensuite une lecture personnelle indivi­duelle, objectif final de l’apprentissage.


Découvrir le genre avec Lou le loup

Lou le loup, de Murielle Szac et Catherine Proteaux (Bayard Jeunesse).
Les aventures de Lou le loup sont initialement publiées chaque mois dans le magazine Tralalire sous forme d’une planche comprenant 7 vignettes nu­mérotées. Cette mise en page particulière constitue un pas vers la bande dessinée. Par ailleurs, les élèves peuvent retrouver sept albums (ciselés pour les mains des plus pe­tits) réunis dans un cube. Il est intéressant de travailler avec ces deux supports différents pour installer la connais­sance du personnage, la notion de série et favoriser l’appropriation des objets à lire par la manipulation.


Entrer dans les codes de la bande dessinée avec Ariol

Ariol, d’Emmanuel Guibert et Marc Boutavant (Bayard BD).
Le personnage d’Ariol est un ânon plutôt sympathique, figure enfan­tine, qui évolue dans le monde d’aujourd’hui. Comme Sempé et Goscinny avec Le petit Ni­colas, Emmanuel Guibert et Marc Boutavant sont parvenus à recréer symboliquement l’image d’Épinal de l’enfance d’une époque (le XXIe siècle). Fan d’une série télévisée, Ariol passe du temps chez ses grands-parents ou avec son copain Ramono, un cochon qui porte bien son nom. Il est fasciné par la belle voiture de son oncle, reste seul à la maison avant l’école, joue à la console, fait des bêtises en classe, aime en secret Pétula, la petite vache, et préfère le jeu au travail scolaire. Ce person­nage, héros miroir des enfants d’aujourd’hui, évolue dans un monde animalier qui calque en de nombreux points, avec tendresse et humour, le quotidien actuel. La compréhen­sion de l’œuvre n’est pas donnée d’emblée, mais les enfants n’auront aucun mal à s’at­tacher et s’identifier au personnage. Il ne s’agit pas d’étudier de façon précise l’album, mais de donner les clés pour s’approprier les contraintes du genre et faciliter une lecture choisie par l’enfant.


Marion Duval

Le récit long en BD avec Marion Duval

Marion Duval, d’Yvan Pommaux et Louis Alloing (Bayard BD).
Quand les élèves sont à l’aise avec la modalité de lecture, on peut aborder une œuvre plus conséquente et qui prend en compte d’autres aspects du genre comme Ma­rion Duval, les disparues d’Ouessant. Il s’agit alors d’intégrer de nouveaux codes (distinction pensées-paroles par la forme des phylactères, cartouche…). Pour le travail de compréhension, on procède comme pour un roman policier.

Vous trouverez des pistes de lecture plus précises pour ces ouvrages dans le document complet (ci-dessous).

Par Agnès Perrin, agrégée de lettres modernes, professeur à l’IUFM de Créteil.

« Pour lire et relire, la bande dessinée propose souvent des séries. »

« Pour lire et relire, la bande dessinée propose souvent des séries.»

Découvrez le PDF : Des images et des mots… une narration à deux voix ici.